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 [La Scène] In Noctem

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Gwen

Gwen


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MessageSujet: [La Scène] In Noctem   [La Scène] In Noctem EmptyDim 24 Mar 2019 - 12:33


[en cours de rédaction]

Theme song : The Untold



Elle se réveilla en sursaut, son dos trempé de sueur appuyé contre une surface glaciale. L’air, brûlant, s’engouffrait violemment contre sa poitrine comprimée. Elle n'osait bouger, tandis que l'obscurité rampante l'enveloppait de toutes parts, menaçant de l'engloutir. Se raccrochant au tangible pour ne pas laisser de prise aux pensées chaotiques qui l'envahissaient à mesure que ses sens sortaient de leur torpeur, elle écoutait. D'abord, le sifflement irrégulier de sa respiration saccadée. Puis de faibles murmures, comme étouffés par un linceul intangible disposé là pour dissimuler l’existence de ces lieux au regard du monde.

Ses doigts fébriles glissèrent jusqu'à atteindre la hauteur de sa hanche et se refermèrent sur le vide. Li palpa les alentours d'une main maladroite, plus par habitude que par réel espoir de voir son arme réapparaître. Ne trouvant rien, elle tourna légèrement la tête, plissant les yeux pour distinguer les contours de la pièce plongée dans la pénombre. Le battant d'une porte laissait filtrer quelques maigres rayons de lumière. La jeune femme se redressa, priant pour qu'aucun bruit ne vienne la trahir, puis observa les alentours.
Son regard, à mesure que le noir s'épaississait, s'accoutumait plus nettement aux ombres trompeuses du jeu de clair-obscur auquel s'adonnaient les timides lueurs. Elle put distinguer les contours d'un mobilier frustre, et surtout une petite fenêtre à l'autre extrémité de la pièce, qui laissait deviner les pâles émanations de l'astre lunaire. Il faisait donc nuit ? Mais alors depuis combien de temps était-elle ici ? Et d'ailleurs, que faisait-elle donc avant de... ?
La jeune femme secoua vivement la tête, comme pour interrompre le flot de ses pensées. Elle n'avait pas le luxe de s'adonner à cette introspection pour le moment.

"Je n'avais jamais fait ça." résonna une voix d'homme, mal assurée. Les muscles de Li se tendirent. Il était beaucoup trop proche.

"Moi non plus" répliqua un autre, plus calme.  "Il va falloir la tuer" ajouta t-il, d'une voix sans timbre.

Son instinct affûté par l'entraînement l'emporta sur la terreur, et elle se glissa prestement au sol, rejoignant la lucarne d'un mouvement leste. A au moins deux contre un, peut-être plus, s'enfuir par là était sa meilleure option. Mais son issue la surplombait d'au moins deux têtes et Dieu seul savait sur quelle hauteur elle pouvait bien déboucher. Ses iris d'ébène accrochèrent les contours d'une table non loin, dont l'envergure en aurait fait un support idéal. Toutefois, la pousser jusque sous l'encadrure occasionnerait au cœur de ce silence de mort le tintamarre tonitruant d'une fanfare. Autant ouvrir la porte et indiquer sa présence avec une pancarte à ce compte là. Elle fourragea dans ses poches, en quête d'un élément utile, mais ne trouva que son portable. Un sourire crispé vint se poser sur ses lèvres fines. A quel point ces types pouvaient ils être stupides, pour laisser à leur victime tout le loisir de contacter l'extérieur ? Elle aurait néanmoins été bien en peine de fournir des informations de sauvetage adéquate à l'heure actuelle.

Comme en réponse à ses hésitations, une voix résonna à nouveau, toujours plus proche. Galvanisée par la peur, elle agrippa l’extrémité de la table et la poussa vers la fenêtre, dans un vacarme plus puissant que dans ses prédictions. Elle entendit la claquement de la porte dans son dos, vit les lumières s'allumer, entendit des jurons éclater et les bruits des pas d'individus pressés de la mettre à terre.
La jeune femme se jeta sur la poignée, et déployant toute sa force, tenta de s'engouffrer dans l'interstice. La douleur vint comme seule réponse à ses espérances, alors qu'elle dégringolait sur ses ravisseurs, emportant la table dans sa chute. Faisant taire la douleur sourde qui venait de naître dans sa cheville, elle bondit comme un ressort, et atteignit la porte entrouverte avec une vitesse fulgurante. L'adrénaline lui donnait des ailes, enfouissant délicieusement ses craintes, ne lui laissant que la puissance. Pour la première fois depuis trop longtemps, Li songea qu’elle n’avait plus peur. Peu importait ce qui se tenait au bout du chemin – peu importait où la mènerait sa folie. Peu importait qu’il s’agisse là, peut-être, de son dernier voyage. Sans réfléchir, elle fondit sur la première vieille porte vermoulue qu'elle aperçut... et déboucha sur l'air froid de la nuit, qu'elle inspira goulûment. Un intense sentiment de soulagement l'envahit, mais elle ne savait que trop bien que rien n'était encore gagné.

Elle se mit alors à courir, laissant défiler derrière elle rues et ruelles inconnues, ne sachant où aller, ne songeant qu'à mettre le plus de distance entre elle et ce lieu cauchemardesque. Déviant à droite, puis à gauche, grinçant des dents à chaque bruissement de rideau ou visage aperçu. Elle évita de peu un individu arrivant en sens inverse, et faisant fi de la douleur commençant à s'installer dans les muscles de ses jambes, continua sa lancée éperdue. Puis s'arrêta d'un coup sec, manquant de s'étaler de tout son long en heurtant un pavé discontinu. Un étrange sentiment de déjà-vu la saisit alors que ses yeux se posèrent sur la place de pierre brute; comme l'effluve entêtante qui revient en mémoire sans que jamais l'on ne puisse y poser un nom. Elle se plaqua dans l'ombre du premier mur venu, haletante.

Elle se trouvait sur un vaste espace pavé, autour duquel se dressaient des habitations d'architecture visiblement ancienne, faiblement éclairées à la lueur de lanternes en fer forgé et aux vitres de couleur jaune safran. Les derniers rougeoiement du ciel avaient fini de figer la ville dans une atmosphère irréelle, presque mystique. Même la brise sifflante du soir semblait retenir son souffle alors que les ténèbres s’abattaient pleinement sur les étranges nervures du sol dallé.
Tout était calme, trop calme, malgré l'écho des voix enjouées qui lui parvenaient depuis l'autre partie de la place. La jeune inspecteur de police réalisa soudainement qu'à aucun moment sa course n'avait été interrompue par un véhicule. D'ailleurs, comment cela aurait-il été possible au regard des chemins cahoteux sur lesquels elle avait failli se rompre le cou ?
A aucun moment ce paysage ne pouvait être celui de Paris, et il ne lui disait par ailleurs rien de connu. Mais peu importait, il lui fallait avant tout prévenir la police. Elle saisit son portable, composa le numéro et... rien ne se passa. Il n'y avait aucun réseau téléphonique.

*C'est bien le moment... * songea t-elle, trop épuisée pour se laisser aller à l'agacement. Son attention fut un instant retenue par les éclats de voix en provenance de qui semblait être un bar. Il y aurait sans doute de quoi appeler par là. Elle quitta sa cachette à regret, rejoignant sa destination à grandes enjambées. Si la jeune femme avait été en pleine possession de ses moyens, elle aurait sans doute été étonnée par l'aspect vétuste de l'établissement, mais elle n'en était plus à se préoccuper de pareils détails.

Un grand type baraqué, qu'il lui sembla vaguement reconnaître, était attablé non loin. Vu le spécimen, elle l'avait sûrement vu au détour d'une couverture de magazine. Lorsqu'elle l'aperçu, une certaine animosité se peignit sur son visage. Nullement impressionnée, Li se dirigea vers lui.

"Est-ce que vous auriez un téléphone ? Je dois appeler la police" lui dit-elle de la manière la plus posée et calme qu'elle put au regard des circonstances.

"La police ?"
L'étonnement se lisait maintenant sur son visage. "Mais pourquoi est-ce que tu veux appeler la police ?"

*Heu on a pas élevé les cochons ensemble mon gars, d'où tu me tutoies*

"Heu... parce que j'ai été enlevée"

"Mais tu pourras pas appeler ici. Il n'y a de réseau nulle part. Et la police ne pourra pas t'aider."
répondit-il, visiblement de plus en plus surpris.

*Quoi ?*

Bien que totalement décontenancée par la tournure de cette discussion, Li resta de marbre. L'homme l'observa un instant, resta silencieux, puis ses traits s'illuminèrent.

"Oh ça alors... je crois que je comprends." lança t-il, énigmatique, tout en esquissant un sourire sardonique.

Dardant ses prunelles d'obsidienne dans le bleu des yeux de l'inconnu, elle le jaugea un instant. Il était fou, sans l'ombre d'un doute. Et suffisamment baraqué pour lui tordre le cou si elle n'allait pas dans son sens.

"Je vais vous laisser". finit-elle simplement par dire, détournant le regard. Elle sentit le sien la suivre jusqu'à son arrivée au comptoir.

"Bonjour" interpella t-elle le barman, un homme d'apparence malingre "Est-ce que vous auriez un téléphone ?"

La même expression d'incompréhension teintée d'étonnement se peignit sur son visage au teint cireux et aux joues creusées. Il lui répondit qu'il n'avait évidemment pas de téléphone, qu'un seul endroit dans la ville en possédait, et lui en donna l'indication. Puis rajouta qu'elle saurait bien où le trouver. Li fronça les sourcils, voulut prendre la parole, mais rien ne put sortir de sa bouche. Hésitante, en recherche de réponses, elle ne perdit pas de temps et se rendit prestement au lieu susmentionné. Elle parcourut rapidement la distance à coup de grandes enjambées nerveuses, glissant des regards furtifs sur son passage, prête à décamper au moindre mouvement suspect. L'heure nocturne décuplant l'ondoiement des feuillages en quelque abomination monstrueuse faillit la faire tomber à la renverse plus d'une fois, mais rien de fâcheux ne lui arriva cependant, et elle arriva bientôt devant une large porte de chêne, encore une fois d'apparence étonnement vétuste. Tout en se demandant elle-même pourquoi elle n'était pas en train de courir le plus loin possible de cette ville macabre, elle toqua à la porte. Puis l'ouvrit d'une main tremblante.

"Je... je voudrais téléphoner à la police, s'il vous plait" demanda t-elle d'une voix bien moins affirmée qu'elle ne l'aurait souhaité.

L'expression que lui servit l'homme en face d'elle ne fit que confirmer ses craintes. On ne lui donnerait pas, ce fichu téléphone. Toute cette ville s'était-elle donc liguée pour être coupable de non assistance à personne en danger ?
Comme de juste, ce nouvel individu lui demanda la raison de cet appel, lui offrant un regard évoquant vaguement une chouette éberluée lorsqu'elle parvint à la fin du résumé rapide de sa cavale. Mais son seul questionnement après cela fut particulièrement troublant.

"Où penses-tu que nous sommes ?"


Elle lui offrit un regard scrutateur. N'importe qui de normalement constitué ce serait empressé de lui demande si elle allait bien, mais les habitants de cette bourgade semblaient déterminés à aller toujours plus loin dans la loufoquerie.

"Quelque-part en région Parisienne." répondit-elle, laconiquement. Ce qui n'était visiblement pas la bonne réponse, car son interlocuteur eu soudainement l'air bien paniqué.

"Oh merde". Il avait parlé d'une voix blanche, dissimulant mal son angoisse.

"Reste ici, je m'occupe de tout"

*Je ne vais rien rester du tout* s'offusqua-t-elle en silence. Dans son cerveau germait un amas de théories plus biscornues les unes que les autres, allant de la caméra cachée à l'enlèvement par la mafia russe.

Mais alors qu'elle s'apprêtait à se diriger vers la sortie, une part d'elle même, grandissante, s'y opposait. Elle voulait comprendre. Sa soif insatiable de réponses causerait un jour sa perte, si celle-ci n'était par ailleurs pas déjà enclenchée. Elle en débattait encore avec elle-même quand l'homme du bar se présenta à nouveau. Pendant un instant fugace, ils s'affrontèrent du regard, acteurs figés d'une bien sombre pièce de théâtre, elle avec toute l'assurance qu'elle pouvait simuler et lui avec une certaine lueur d'antipathie voilée brillant dans les yeux. Il rompit le premier ce silence inconfortable : "Tu as renoncé à appeler la police, alors ?
- Non. Ce Monsieur est parti s'en occuper. Vous êtes venus jusqu'ici pour ça ?" Sa voix prenait des accents brusques.
"Entre autres. Dis moi, peux tu me raconter ton histoire d'enlèvement plus en détail ?
- Et pourquoi est-ce que je devrais vous répondre, je ne vous connais pas.
- Tu ne te rappelles vraiment de rien, hein" répondit-il sans compassion. "Ici, faire appel à la police ne te mènera à rien, ça ne réglera pas tes problèmes."
"C'est toujours avec la police que l'on règle ses problèmes, dans un État de Droit" répliqua Li d'un ton sec, réprimant de plus en plus difficilement son agacement. Que faisait l'autre avec son téléphone ? Pour toute réponse, le bellâtre ricana.




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Didier Belhassen

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MessageSujet: Re: [La Scène] In Noctem   [La Scène] In Noctem EmptyMer 15 Mai 2019 - 22:19

Je veux la suite Gwen 😋
La suite, la suite, la suite
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Gwen

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MessageSujet: Re: [La Scène] In Noctem   [La Scène] In Noctem EmptyJeu 16 Mai 2019 - 23:45

Merci de me rappeler ce texte, je l'avais oublié Smile ! Je m'y remets capitaine Wink
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