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 [Ambre] Les tontons flingueurs

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Nico
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MessageSujet: [Ambre] Les tontons flingueurs   [Ambre] Les tontons flingueurs EmptyMar 22 Jan 2019 - 0:22

Mais qu'est-ce qui a bien pu pousser Eugène Filémon, né Evgueni Filimonov en 1926, à laisser en plan le Comandante, le futur Lider Maximo et l'immense Cienfuegos au moment où ils s'apprêtent à bouter l'envahisseur yankee hors de Cuba ? Un rêve, juste un p**ain de rêve, mais qui revient toutes les nuits ou presque.
S'imaginant possédé, sa "religion" lui interdisant de s'adresser à un prêtre, il décide de s'adresser à un babalawo pour questionner les orishas (pour causer français, il va voir un sorcier vaudou). Ce sorcier, plus précisément sa fille, devine qu'il porte sur lui des cartes de tarot ; ces cartes (une dizaine), Evgueni n'en connait ni la provenance exacte ni l'utilité, il sait juste qu' "on" les lui a données et que depuis il ne s'en éloigne jamais car cela le met mal à l'aise. Bref, la gamine montre une des cartes (la Reine de Deniers, alias Fiona) ; marrant ça, c'est une carte qui refroidit parfois quand Evgueni la touche, jusqu'à maintenant elle lui servait surtout à mettre sous sa casquette quand il avait bu trop de rhum...
La nuit suivante, le rêve s'enrichit : un chemin se dessine progressivement.

Le lendemain, Evgueni part dans la jungle cubaine à la recherche d'un endroit qui ressemble au début du chemin qu'il a aperçu en rêve. Il le trouve, commence à l'arpenter ; il se rend compte que le décor autour de lui évolue par petites touches, et que c'est lui qui change le décor de façon instinctive. Au bout du chemin, une de ses cartes de tarot change de température (certaines refroidissent, d'autres chauffent, et j'avoue avoir oublié ce qui s'est passé exactement à ce moment). Cette carte qui représente la Reine de Bâtons (Deirdre) me dit d'attendre qu'on vienne me chercher.
Je. (Je passe à la première personne parce que ceux qui vont lire ces lignes savent que c'est une partie de jeu de rôles et qu'Evgueni est mon personnage)
Au bout de quelques minutes, arrivent quelques cavaliers et quelques+1 chevaux. Je monte sur le cheval libre dans un grand fracas de testicules broyés et chemine assez péniblement vers un immense château. Devant l'entrée puis à l'intérieur (pour simplifier), je rencontre trois étranges personnages (spoiler : les autres PJ) :
- François, un courtisan du XVIIIe (siècle) en perruque poudrée, qui a fini par se croire beau et spirituel à force que son entourage soit trop hypocrite ou trop craintif pour lui dire la vérité ;
- Blandine, une sorcière du XVIIIe (arrondissement) qui vient d'un monde où la Butte Montmartre est à la campagne, qui semble se nourrir exclusivement de plantes hallucinogènes, qui doit marcher trente bornes pour trouver quelque chose à manger ou à fumer et trouve que c'est la belle vie ;
- Caius, un... mec en toge et sandales... je ne sais pas au juste ce qu'il fait dans la vie, faute de le lui avoir demandé. Faut dire, déjà que les autres ne connaissent pas les héros du peuple (Marx et Lénine), lui fait encore plus fort puisqu'il vit avant JC (je parle de Jésus-Christ, pour ce qui est de Jules César, il le connait).
Du coup, je plaide coupable : au lieu de faire semblant de m'intéresser à ces gens qui viennent de mon passé en leur posant des questions dont je connais les réponses, j'ai préféré jouer les Madame Irma : Jules César va mourir assassiné par une cabale dont fait partie son fils, on va couper la tête au roi de France et à sa femme, et Montmartre va devenir un repaire de poètes maudits, de peintres et d'accordéonistes bourrés à l'absinthe. Je me suis bien marré mais... j'espère qu'ils n'ont pas cru que je me payais leurs têtes, ça pourrait être important pour la suite.

Bon, sur ces entrefaites, nous voilà reçus directement par le Roi ! C'est pas qu'il n'a pas les moyens de se payer un chambellan, un ministre de l'intérieur ou quoi que ce soit qui fasse office de porte-parole, c'est que nous sommes des Vi Aïe Pi : des Princes, rien de moins ! Et accessoirement, ses neveux.
Il me semble que c'est à ce moment, et pas avant, que j'ai décidé d'arrêter le rhum ; du moins, le mauvais.
Le roi, qui s'appelle Random (et dont je possède la carte de tarot), nous "explique" qu'il ne peut rien nous expliquer parce qu'on ne pourrait pas comprendre. On lui répond qu'en effet ce n'est pas la peine de perdre son temps pour un tel résultat vu qu'on ne comprend déjà rien. Par exemple, la façon dont je m'explique de me retrouver avec trois hurluberlus qui ne connaissent pas l'Histoire, c'est qu'ils auraient voyagé dans le temps ; or, j'entends qu'on a tous les quatre voyagé non pas dans le temps mais dans l'espace, que ça s'appelle les Ombres, et que la réalité c'est là où nous sommes.

Histoire qu'on se couche moins bête, une princesse dénommée Dara nous emmène à la marelle. Nous arrivons devant un labyrinthe, du genre qu'on trouve dans les cathédrales mais avec des effets pyrotechniques assez jolis. Elle nous dit que si on réussit à traverser la marelle on se souviendra de qui on est vraiment, mais que si on s'arrête ou qu'on dévie du chemin, elle nous tuera (la marelle, pas Dara). Mais on a la possibilité de ne pas essayer et de ne jamais savoir.
Moi, j'ai pas crapahuté pendant deux jours pour avoir peur de marcher un kilomètre même en zigzag. Mon record sans m'arrêter et sans tomber dans un ravin, c'est soixante kilomètres en neuf heures dans les Vosges en plein hiver ; sans m'arrêter parce que derrière moi il y avait des fritz qui patrouillaient avec des chiens ; et j'avais 16 ans, j'avais même pas fini ma croissance, alors bon, frisou ?
Ouais, je mets un point d'interrogation parce que derrière mes airs de dur je doute un peu. J'ai beau me dire qu'au pire je me réveillerai en sueur dans mon plumard à Trinidad, je commence à croire que tout ça est quelque part entre le vraiment réel et le réellement vrai.
Bref, j'y vais, lentement, résolument et le plus calmement possible, et je traverse cette foutue marelle. Arrivé à l'autre bout, ma première décision est d'y mettre une majuscule parce que pfiou... c'était pas simple : à la fin, c'était comme si j'escaladais un sentier de montagne avec le vent dans le nez et une enclume attachée à chaque pied.
Arrivé de l'autre côté de la Marelle, je vois que les autres sont en route et qu'ils en bavent, certains encore plus que moi vu qu'ils finissent qui à quatre pattes, qui en rampant. Dans une vie antérieure je m'en serais vanté. Mais là, maintenant que je sais être un Prince d'Ambre j'imagine qu'eux le sont aussi et qu'ils sont vraiment mes cousins ; alors je les soutiens quand ils en terminent enfin, les aide à s'asseoir pour récupérer.

A notre sortie de la grotte (parce que la Marelle est dans une grotte, je ne crois pas que c'est important mais je vous explique), on se retrouve dans un jardin au clair de lune et on aperçoit une licorne qui s'éloigne ; c'est-à-dire qu'on voit son cul, et qu'elle s'éloigne à l'égyptienne histoire qu'on voie aussi la corne plantée sur son front, sinon on risquerait de la confondre avec une vulgaire jument.
Et là, après avoir vu ce qu'il y a de plus beau (parce que le cul d'une jument qui s'éloigne au clair du lune, c'est magnifique à condition qu'elle ait une corne sur le front), on voit ce qu'il y a peut-être de plus moche : un vieux nain bossu, manifestement complètement fou, qui rentre d'une cueillette de champignons et nous débite des propos incohérents. Notez que je n'ai rien contre les vieux, les nains, les bossus, les fous et même les champignons ; mais tout ça au clair de lune, après avoir contemplé un bref instant le cul d'une jument que son étalon trompe à moitié, j'ai trouvé ça assez repoussant.

On retourne au château, et là les choses sérieuses commencent : on bouffe !
C'est pas tant le fait de bouffer qui est sérieux. C'est qu'après tout on est des Princes, on est de la famille royale, va y avoir un banquet en notre honneur avec la famille réunie au grand complet pour l'occasion, non ?
Alors je vous arrête de suite : ça ne s'est pas du tout passé comme ça.
D'une, la famille n'était pas du tout au grand complet ; ça peut se comprendre ceci dit, vu qu'on arrive sans prévenir. De deux, les gens n'avaient pas forcément l'air ravis de nous voir ; c'était nos tontons et nos taties, voire pour certains nos parents, et pourtant on a été accueilli avec au mieux un intérêt poli. D'où l'intérêt que la bouffe soit bonne : ça occupe les mains, ça évite de parler et de regarder les gens dans les yeux... et puis, imaginez un repas de famille avec une ambiance de merde si en plus on vous sert un poisson pas frais et un gigot trop cuit...
Faut dire que, volontairement ou pas, les invités d'honneur n'y ont pas mis du leur. Et là, je me demande comment les choses se sont enchaînées et par quoi commencer...

Il y a eu Benedict, un gars du genre taiseux. Au début je me suis dit qu'il ne parlait pas parce qu'il avait besoin de toute sa concentration pour éplucher les écrevisses d'une main vu qu'il est manchot. Il a levé la tête une fois parce que François parlait un peu trop fort (ou un peu trop souvent, je sais pas trop) ; et comme François était venu à table avec son épée et que ça ne se fait pas à la cour d'Ambre, il l'a défié en duel.
Gérard, un autre tonton taciturne qui n'avait pas dit un mot avant, a dit a Benedict "si tu lui fais du mal je te défonce". On a vite compris que François est le fils de Gérard, et que donc les fils et les filles c'est très important contrairement aux neveux et nièces. Drôle de famille...

Caius a montré sa dague à Benedict en s'excusant de ne pas connaitre le protocole : Benedict l'a examinée, a dit un truc du genre "elle est belle, Corwin ne s'est pas moqué de toi", et il l'a défié en duel aussi ; plus précisément, il a demandé à affronter François et Caius en même temps.
Moi j'observais, tout content de ne pas avoir brisé le protocole parce que j'étais parti en balade sans kalach'...
Et puis, dans la conversation, quelqu'un a balancé que Blandine était la fille de Benedict, et là ça a commencé à devenir malsain. Oui, parce que tant qu'on s'en tenait aux duels à l'aube et aux menaces de mort ça restait bon enfant. Faut dire que Blandine a, si j'ai bien compris, été élevée par sa mère, qui lui a dit que son géniteur l'avait violée. Du coup, la voilà qui vide son sac à table devant les tontons, les taties et donc les papas. Et Benedict, sans se démonter, de donner une explication tellement alambiquée qu'elle aurait fait rougir Jérôme Cahuzac à l'Assemblée nationale, comme quoi il avait demandé à sa mère de lui dire ce mensonge pour la protéger... comme je disais tout à l'heure : heureusement qu'il y avait des petits pois, parce qu'on est obligé de se concentrer sur son assiette quand on en mange.

Et moi donc ? Vous êtes en train de vous dire que, comme c'est moi qui raconte, je vais passer sous silence mes propres gaffes et, en bon soviétique, me donner le beau rôle.
Très sincèrement, les choses se sont passées exactement ainsi : de façon plus ou moins volontaire, les trois autres se sont couverts de ridicule ; et ce devant tout le monde, à savoir une assemblée de pères, d'oncles et de tantes entre l'indifférent et l'indigne.
J'aurai dû en rester là, bien sûr, mais je n'ai pas pu. J'ai appris il y a quelques heures que Sergueï n'était pas mon papa et qu'Anouchka n'était pas ma maman, que ma vraie mère s'appelait Fiona et... je l'ai dit.  Et là je vous dis pas le malaise ! On a daigné m'expliquer rapidos que Fiona n'est pas à la cour, que grosso modo les convives ne sont pas pressés qu'elle revienne, que si je suis là c'est parce qu'elle m'a appelé et donc qu'elle va revenir. Les regards se sont tournés vers Deirdre (celle qui m'a envoyé une escorte), elle a admis que Fiona était de retour, et ça a coupé l'appétit de tout le monde. Alors, quand il y a une ambiance de merde à un repas de famille et qu'on ne peut même plus faire semblant de manger, il ne reste plus qu'à se barrer. Et ainsi dit fut fait.

En guise de digestif, grâce à mes cousins j'ai appris que le nain bossu et la licorne sont nos grands-parents (je me disais bien que j'avais quelque chose d'un cheval...). Le nain a dit aux autres que nous n'avions pas été appelés par nos parents, ce qui explique que les pères de François et Blandine n'étaient pas spécialement contents de les voir débarquer, et que le père de Caius et ma mère n'étaient même pas là pour nous accueillir.
On était en train d'en parler quand Caius s'est mis à tapoter la carte de tonton Brand, et il s'est mis à nous causer. C'est là que j'ai compris que les cartes étaient comme des téléphones qui pouvaient appeler un seul numéro, et qu'on pouvait pirater la ligne.
Tonton Brand a décroché à la première sonnerie et nous a appris pleins de choses plus ou moins intéressantes. Il a dit a Caius qu'il lui couperait la tête, à moi que ma mère était une salope qui l'avait trahi, à nous tous que nous étions là pour semer le chaos à la cour d'Ambre ; parce qu'en fait, il a utilisé les tarots pour nous appeler tous les quatre. Bref... dans toutes les familles nombreuses il y a un oncle fâché, c'est pas si grave tant qu'il est loin ; normalement, il y a aussi un oncle qui détend l'atmosphère en racontant des blagues, et faudrait partir à sa recherche de toute urgence.

Là-dessus, soyons brefs pour une fois : dodo.
Le lendemain... comme à mon habitude je ne vais pas vous mentir, juste résumer des événements auxquels je n'ai pas directement pris part.
Réveil à l'aube pour assister aux duels. (Dédicace à mon pote Jean-Louis qui a veillé une nuit jusqu'à cinq heures du mat' pour regarder sur Canal un combat de boxe qui a duré 1'10) Sous les bâillements de la foule, Benedict a disposé de François et Caius en une poignée de secondes, sans douleur pour ne pas énerver Gérard et Corwin.
Dans la foulée, Benedict a fait subir le même sort à sa fille qui en avait fait la demande. S'en est suivi une scène aussi gênante que la veille au soir, excepté qu'au lieu d'une table de 30 convives ça s'est passé dans une arène...
Au fait, Corwin, parlons-en. Il a fait une apparition en haut de la tribune sans parler à quiconque et est reparti de même, tel le mafieux russe venu superviser en personne un pari truqué. On (je ne me souviens pas qui) nous a expliqué qu'il était le roi légitime d'Ambre ; mais comme c'était un va-t-en guerre on a préféré prendre un autre roi au hasard (jeu de mots), et Corwin l'a hyper-mal pris et déteste tout le monde.

Heureusement, pour détendre l'atmosphère était ensuite prévu un cocktail petit-déjeunatoire dans les jardins. Et là j'ai compris !  En fait, comme dans toutes les cours, la famille royale se fait grave chier ; à tel point que tous les prétextes sont bons pour casser la routine. Au moins, Benedict est facile à comprendre et à mettre en scène : il met vite fait ses neveux et sa fille à l'amende, ensuite on bouffe, et chacun regagne ses pénates. Avec ma mère, c'est moins fun : un chambellan se pointe à la garden party, annonce "Fiona est là" et tout le monde se crispe. Qui disait qu'on peut choisir ses amis mais pas famille ?
Donc maman se pointe, la température chute de cinq degrés. On ne se claque pas la bise puisqu'apparemment ce n'est pas l'usage, et on papote. J'en profite pour lui glisser ce que Brand a dit d'elle. Ca la fait marrer (au moins quelqu'un qui rigole dans ce monde de culs-serrés). Elle nous raconte qu'elle n'a pas trahi Brand, qu'elle s'est juste vengée : il lui a planté un poignard dans le dos, alors elle l'a envoyé dans les abysses. S'il a manipulé le tarot pour nous faire venir tours les quatre à la cour, c'est qu'il en est revenu (note pour plus tard : les abysses c'est pas assez profond pour Brand).

Comme c'est loin, le Che et son "hasta la victoria, siempre"... et comme ça avait l'air simple ! Si c'était à refaire, je n'aurais peut-être pas parcouru la Marelle...
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Daniel
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Daniel


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MessageSujet: Re: [Ambre] Les tontons flingueurs   [Ambre] Les tontons flingueurs EmptyMar 22 Jan 2019 - 16:35

Merci Nico pour ce résumé qui m'a particulièrement amusé Wink
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